10 ans !

On peut revenir à cette soirée mémorable de novembre 2003. Ce soir là il pleuvait - des cordes !

Un véritable déluge s'abattait sur la soirée d'ouverture du Mois du documentaire à la Résidence Départementale du Gosier, et Jean Rouch en était l'invité d'honneur. Après avoir rapatrié les chaises à l'abri, et avec plus d'une heure de retard, c'est sous l'orage que fut projeté, sur un écran gonflé de tempête, son film « Cocorico Monsieur Poulet ». Jean était aux anges de voir le ciel de la Guadeloupe ajouter une troisième dimension à son film : une bonne couche d'eau ruisselante, quelques coups de tonnerre, les chants des crapauds et les rires homériques du public en prime. Espiègle, gai et chaleureux, couvé par le tendre regard de son épouse Jocelyne, Jean a passé une semaine en Guadeloupe et nous a généreusement transmis son enthousiasme et ses encouragements à y implanter Varan. Il attendait beaucoup de nos jeunes cinéastes et leur prédisait un voyage tumultueux : « Ils ne savent pas ce qu'on leur apporte, ils ne savent rien encore de la force qu'ils ont et que c'est la foudre qui va tomber sur eux ! ».

Alors, contre vents et marées, quelques 60 films réalisés et plus d'une quarantaine de réalisateurs, monteurs, webmasters formés plus tard, Varan Caraïbe est devenue une association vivante, un projet partagé ; nous n'avons pas démérité.

Le désir et les rêves sont toujours vivaces. Nous nous sommes aguerris et avons su au fil des années convaincre du bien fondé de notre initiative. Le chemin est encore long et les ambitions nombreuses, notamment pour développer la dimension caraïbe du projet. Le public de plus en plus nombreux à chaque projection nous encourage. Et fidèles à notre intuition nous restons plus que jamais d'accord avec Jean Rouch : Le documentaire est un genre qui va bien à la Guadeloupe. 

Sylvaine Dampierre & Gilda Gonfier

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